Texte et photos : Laurent Pennequin
Munich est la capitale de la Bavière. Cette ville est connue pour sa fête de la bière, son parc olympique et son constructeur automobile BMW. La marque y a été fondée en 1916. Elle débute par la production de moteurs pour avion. La fabrication d’automobiles démarre en 1928 à la suite du rachat du constructeur Dixi situé à Eisenach, en Thuringe, à 400km au nord de Munich.
Les deux modèles les plus mythiques d’avant-guerre ont été les 327 et 328, produites respectivement entre 1937 et 1941 et entre 1938 et 1939. La BMW 328 a connu une belle carrière sportive avec plusieurs participations aux 24 Heures du Mans et aux Mille Miglia.
En 1945, l’usine BMW d’Eisenach se retrouve en zone soviétique. La firme allemande en perd alors la propriété. Les anciens modèles d’avant-guerre sont encore produits entre 1945 et 1955 sous les marques Awtovelo BMW jusqu’en 1951, puis EMW à la suite à une décision de justice interdisant l’emploi de la marque BMW par l’usine automobile d’Eisenach. À partir de 1955, ce site se met à produire les Wartburg Est-Allemande. BMW ne commence ainsi à produire des voitures à Munich qu’à partir de 1952.
Les années 1950 sont particulièrement difficiles pour la firme bavaroise. La marque fait le grand écart sur le marché avec des modèles de luxe à moteur 8 cylindres et des voiturettes monocylindres fabriquées sous licence. Ceci conduit l’entreprise au bord de la faillite. Je pense que la voiture symbole de cette période est le magnifique roadster 507, réussite stylistique et technique mais totalement hors de prix d’où son échec face à, notamment, une Mercedes-Benz 300 SL.
Les berlines et coupés 700 sont lancés en 1959. Ils sont positionnés sur le segment des moyennes inférieures avec un moteur bicylindre fort sympathique. Ces modèles sont les premiers du recentrage de la marque vers le cœur du marché automobile de l’époque : les voitures de moyenne cylindrée.
En 1961, la berline 1500 « Neue Klasse » est présentée au salon de Francfort. Ce modèle intermédiaire pose les bases du succès de la marque bavaroise pour les 40 années à venir. C’est une voiture au style élégant et au caractère sportif.
En matière de style, le pli Hofmeister au niveau du montant C, véritable signature des BMW, est introduit par ce modèle. Il est aussitôt repris par le coupé 3200CS, dernier vestige de la gamme V8 et présenté en même temps que la 1500 en septembre 1961.
Une version deux portes sur un empattement raccourci est présentée en mars 1966 au salon de Genève : la 1600-2. Cette série 02 est la devancière de l’emblématique Série 3 lancée en 1975.
La firme BMW devient alors très prospère. Cette réussite est symbolisée par l’inauguration en mai 1973 de la Tour BMW, siège de l’entreprise et représentant un moteur à quatre cylindres. La même année, un nouveau musée BMW est inauguré au pied de cette tour. Il remplace celui existant dans l’enceinte de l’usine qui était ouvert au public depuis janvier 1967.
Ces bâtiments sont rénovés au cours des années 2000. Ils sont complétés par le BMW Welt, inauguré en 2007, qui présente toute la production actuelle de la marque bavaroise.
Quand on s’appelle fabrique bavaroise de moteur, les mécaniques occupent une place centrale au sein de l’entreprise. BMW a engagé des voitures en compétition dès les années 1930. Après la période trouble des années 1950, cet engagement sportif refait jour.
En 1972, la filiale Motorsport est créée. Au-delà de la compétition, des versions de modèles de série vont être développées et commercialisées pour le plus grand bonheur des fans. Les réalisations Motorsport occupent une place de choix au sein du musée.
Le musée BMW présente aussi plusieurs voitures originales. C’est ainsi le cas du roadster Z1 qui pose fièrement au côté des roadsters DA3 et 328 d’avant-guerre. Ce modèle aurait dû n’être qu’un prototype mais BMW en décida autrement et en produisit 8 000 exemplaires.
Un autre modèle n’a pas eu cette chance. Malgré une ligne très réussie, le cabriolet 850i n’a pas franchi le cap de la production en série.
Le concept-car Vision EfficientDynamics du salon de Francfort 2009 est présent. Cette voiture annonçait avec deux ans d’avance le coupé i8.
En remontant vers la sortie, nous découvrons que BMW a réservé des stands de choix à une marque qui lui appartient depuis 1994 : Mini. Les deux modèles originels de 1959 sont présents : la Morris Mini Minor et la plus huppée Austin Seven. Des variantes originales pour ne pas dire extravagantes sont présentes. Deux prototypes de 1997 sont exposés illustrant la période où BMW travaillait d’arrache-pied à la Mini de l’an 2000.
Pour terminer cette visite du musée BMW de Munich, je vais vous reparler de moteurs. BMW a produit des moteurs avec douze nombres différents de cylindres possibles. Rapidement, les amateurs citeront les six, quatre, huit, douze, dix et trois cylindres. Mais il reste encore six combinaisons à trouver. On se souvient des monocylindres et des bicylindres des petites voitures des années 1950. Et les quatre autres alors ?… Ce sont des moteurs d’avion avec les cylindres disposés en étoile qui sont au nombre de cinq, neuf, quatorze ou vingt-huit. Qu’en pensez-vous ? Ça le ferait une BMW à moteur 28 cylindres…
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