BMW Série 6 (E24)

Plateforme

commune avec les Série 5 E12 et E28

Designer

Centre de style BMW (Paul Bracq)

Les premières versions de la Série 6 ne se révèlent pas être parmi les coupés les plus sportifs du moment. C’est une différence notable par rapport à son prédécesseur. Mais leur consommation plutôt raisonnable est un atout. Il faudra attendre 1978 et l’arrivée de la 635CSi pour que la Série 6 E24 acquiert ses lettres de noblesse sportives. Elle concurrence ainsi des modèles à moteur V8 et V12 tels que les Mercedes-Benz SLC, les Porsche 928 ou les Jaguar XJ-S.

Pour la conception de la Série 6 E24, BMW a pris peu de risque. En effet, la voiture reprend la plate-forme et les trains roulants de la Série 5 E12. De même les premiers moteurs des 630 et 633 sont issus du coupé 3.0CS E9 et de la berline 3.3Li E3. Le style du coupé E24 reste en revanche classique et élégant dans la pure tradition BMW qui prévaut depuis les années 1960. La voiture abandonne toutefois la carrosserie hard-top sans montant central de son prédécesseur. Ceci avait pour but d’accroître la rigidité de la coque. Par rapport au coupé E9, la Série 6 E24 progresse nettement en habitabilité et en sécurité passive. Cela augmente sensiblement le poids de la voiture et explique les moindres performances d’une 630CS comparée à une 3.0 CS.

À la fin de sa carrière, la BMW Série 6 E24 est le coupé BMW le plus produit de l’histoire avec des ventes presque deux fois supérieures à celle du coupé CS E9. Ce modèle a ainsi permis à BMW de devenir une référence dans la catégorie des grands coupés luxueux face à Mercedes-Benz et Jaguar principalement.

La voiture est remplacée par la Série 8 E31 en 1989. Ce nouveau modèle effectue une nouvelle montée en gamme mais la clientèle ne suivra pas. Il faut alors attendre 2003 pour voir une nouvelle Série 6 apparaître, la E63.

Europe

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Reste du monde

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Lieu de production : Allemagne, Osnabrück et Dingolfing

Pour les débuts de la production, BMW sous-traite entièrement la production de la Série 6 E24 chez Karmann comme il le faisait déjà pour ses coupés CS. Mais les chaînes du carrossier d’Osnabrück ne parviennent pas à satisfaire la demande. Ainsi à partir d’août 1977, le carrossier Karmann produit seulement les carrosseries brutes de la Série 6. BMW assure ensuite l’assemblage final dans son usine de Dingolfing.

Chiffres de production : 86 216 exemplaires

Sur les 86 216 unités, Karmann a produit 10 102 voitures complètes entre 1976 et 1977 et 76 114 carrosseries entre 1977 et 1989.

Le coupé Série 6 E24 est doté progressivement au cours de sa carrière de nombreux systèmes et équipements gérés par l’électronique.

Dès le lancement, la voiture est disponible avec une centrale de diagnostic permettant de contrôler différentes fonctions telles que les ampoules de phare ou le niveau d’huile. Cet équipement inédit est appelé Check Control par BMW.

En juillet 1978, le constructeur annonce le montage d’un système d’antiblocage de freins (ABS) pour la 635CSi qui ne sera disponible qu’à partir de juillet 1982. La gestion électronique intégrale du moteur Bosch Motronic arrive en juillet 1979.

Les modifications profondes du modèle en juillet 1982 amènent de nouveaux équipements électroniques tels que la gestion programmée EH pour la boîte de vitesses automatique, la climatisation à régulation automatique, l’ordinateur de bord et le système de suivi de maintenance.

En septembre 1984, BMW propose un airbag conducteur en option. Cet équipement enlaidit vraiment le volant mais a le mérite d’exister.

Enfin, à partir du printemps 1988, un amortissement piloté par électronique Boge à trois lois de fonctionnement est proposé en option sur la version 635CSi. Le coupé Série 8 reprendra ce système.

La BMW Série 6 E24 a mené une carrière sportive de haut niveau. L’arrivée de la 635CSi en 1978 offre un bon moyen à BMW pour se battre sur circuit dans la catégorie des voitures de tourisme. La voiture est ainsi engagée en compétition à partir de 1980 en Groupe 2 puis en Groupe A à compter de 1982 suite à une évolution de la règlementation sportive. La version course de la 635CSi dispose du moteur M90 d’une cylindrée de 3453cc.

La BMW 635CSi remporta de nombreux succès dans cette discipline avant de céder la place à la M3 E30 en 1987. Ainsi elle est couronnée championne européenne sur circuit en 1981, 1983 et 1986. Elle remporte le titre national en Allemagne en 1984 (DTM) tout comme plusieurs autres championnats nationaux en Belgique, en Australie, au Japon et en Nouvelle Zélande. Elle était aussi engagée dans les championnats nationaux français, italiens, britanniques et scandinaves.

La BMW 635CSi s’est aussi imposée aux 24 Heures de Spa Francorchamps en 1983, 1985 et 1986, aux 24 Heures du Nürburgring en 1984 et 1985, aux 4 Heures de Monza en 1980, 1981 et 1983 et au RAC Tourist Trophy en 1980 et 1984.

Des BMW 635CSi ont aussi concouru à des courses de côte, à des rallyes dont une participation au Monte Carlo en 1982 où la voiture s’est classée 87^ème et même en championnat français de Rallycross.

Le petit constructeur allemand Alpina a offert cinq versions différentes du coupé Série 6 E24 :

La B9 entre 1982 et 1985 produite en 77 exemplaires ;

La B10 entre 1985 et 1987 produite en 44 exemplaires ;

La B7 Turbo avec moteur 3,0 entre 1978 et 1982 produite en 153 exemplaires ;

La B7S Turbo avec moteur 3,5 en 1982 produite en 30 exemplaires ;

La B7 Turbo avec moteur 3,5 entre 1984 et 1988 produite en 130 exemplaires

Plusieurs carrossiers allemands et américains ont proposé des transformations de la BMW Série 6 E24 en cabriolet. Nous présentons ici quelques exemples réalisés au cours des années 1980 par les carrossiers allemands ABC Exclusive, Gemballa, Schulz et Tropic. À la même époque, le carrossier américain Coach Builders réalise aussi une petite série de cabriolets BMW Série 6 E24.

En 1982, le peintre autrichien Ernst Fuchs réalise une Art Car sur la base d’une BMW 635CSi. En 1986, l’artiste plasticien américain Robert Rauschenberg réalise une autre Art Car sur la base d’une BMW 635CSi en configuration nord-américaine.

Pour le développement de la BMW Série 8 E31 et de son moteur V12, des mulets avec une carrosserie de BMW Série 6 E24 avec les ailes élargies ont été utilisés par l’usine.

Enfin, une BMW 633CSi transformée en cabriolet et avec de nombreuses autres modifications figure dans le film américain Retour vers le Futur II diffusé en 1989.