Texte : Laurent Pennequin
En lançant la série SLK en 1996, Mercedes n’imagine pas une seconde le succès que ce petit roadster intelligent va rencontrer. Le nouveau petit jouet étoilé bouscule le marché et renverse la concurrence. 20 ans plus tard, voici la saga SLK.
Au cours des années 1980, le roadster, très en vogue dans les années 60 et 70, est une espèce automobile en voie de disparition. À la fin de la décennie, Mazda fait renaître ce type de voiture lors de la présentation de la Miata au salon de Chicago en février 1989. Six ans sont nécessaires pour que la concurrence réagisse au phénomène Miata qui triomphe sur tous les marchés de la planète. En 1995, de nombreux nouveaux modèles tentent bien de rivaliser : l’Alfa Romeo Spider, la BMW Z3, la Fiat Barchetta, la MGF et la Renault Sport Spider. Mais celle qui restera dans l’histoire, c’est bien la SLK.
Mercedes annonce donc son futur roadster de moyenne gamme au salon de Turin dès le mois d’avril 1994 avec un argument massue. La marque souabe innove avec un toit rigide escamotable électriquement. Elle réhabilite une invention française des années 1930 du carrossier Pourtout qui fut montée en série sur les Peugeot Eclipse. Ford utilisa également un toit rigide rétractable pour ses Skyliner de 1957 à 1959. Trente-cinq ans plus tard, ce concept est donc de retour pour le futur SLK.
Face à la déferlante de nouveaux roadsters, Mercedes a bien raison de chercher à se différencier. La première SLK de série du type R170, est dévoilée en avril 1996 à l’occasion du salon de Turin, exactement deux ans après le prototype. Elle offre les avantages d’une carrosserie ouverte et ceux d’une autre fermée.
La voiture est proposée à un tarif équivalent à 39 900 euros actuels pour la version SLK 200. En comparaison, la BMW Z3 1.8 est vendue 31 400 euros actuels et la Renault Sport Spider 38 300 €. La SLK table sur une plus grande polyvalence d’utilisation grâce à son toit rigide escamotable.
Les clients le comprennent immédiatement : la SLK est un succès qui s’impose face à la BMW Z3, plus sportive et moins chère mais bien moins confortable. Les chiffres de production confirment cela : 311 222 SLK R170 sortent de chaîne entre 1996 et 2004 contre 279 273 roadster Z3 entre 1995 et 2002.
Avec les générations suivantes, les ventes déclinent en raison de la crise et aussi du moindre attrait de la part du public pour les carrosseries ouvertes. La SLK R171 s’écoule à environ 230 000 unités entre 2004 et 2010. Ceci reste sensiblement supérieur aux 180 000 BMW Z4 de type E85 produites entre 2002 et 2008. Depuis 2011, la SLK R172 a été fabriquées à plus de 120 000 exemplaires. Ce chiffre est similaire à celui de la Z4 de type E89 lancée en 2009 qui dispose – enfin ! – d’un toit rigide escamotable. La BMW Z4 vient juste de tirer sa révérence, en août dernier, sans pour autant avoir été remplacée. Quant à nous, après qu’elle fut rebaptisée SLC l’été dernier, nous espérons tout de même voir une SLK R173 rapidement.
La SLK R170 repose sur une plate-forme raccourcie de Classe C de la génération W202. Et si sa base est fabriquée à Osnabrück chez le carrossier Karmann, l’assemblage final est bien réalisé chez Mercedes-Benz à Brême. Avec sa carrosserie compacte, cette stricte deux places ne dépasse pas les quatre mètres de long, avec un style de capot à deux bosselages, en clin d’œil aux 190 SL et 300 SL des années 1950.
Dès son lancement, ce long capot abrite deux mécaniques à quatre cylindres : un 2.0 litres essence multisoupapes de 136ch et un 2.3 litres essence à compresseur de 193ch, accouplés à une boîte manuelle ou automatique à cinq rapports. Pour des raisons fiscales, une version 2,0 litres essence à compresseur de 192ch est proposée en Italie, au Portugal et en Grèce, mais uniquement disponible avec une boîte de vitesse manuelle à cinq rapports.
En janvier 2000 à l’occasion du salon de Détroit, le 2.0 atmosphérique est remplacée par un 2.0 à compresseur de 163ch. Le 2.3 – toujours à compresseur – gagne quatre chevaux. Le 2.0 compresseur de 192ch réservé à certains marchés disparaît. La boîte manuelle adopte un sixième rapport et … un moteur six cylindres équipe enfin une nouvelle version baptisée SLK 320. Ce V6 de 3.2 litres délivre 218ch, avec une boîte manuelle six ou automatique à cinq vitesses.
En janvier 2001, la version ultime de la série R170 est dévoilée. La SLK 32 AMG dispose d’un moteur V6 3,2 litres boosté par un compresseur de 354ch. Ainsi dotée, la SLK accélère de 0 à 100km/h en seulement 5,2 secondes.
Pour l’anecdote, les dessous de la SLK R170, y compris sa mécanique et son tableau de bord, sont utilisés par la Chrysler Crossfire, également produit en Allemagne chez Karmann. Une conséquence du rapprochement Daimler/Chrysler de 1998 à 2007.
Points forts | Points faibles | Problèmes rencontrés |
Fiabilité
Comportement routier Confort Agrément du toit escamotable |
Consommation
Sonorité du moteur (4 cylindres) Commande de boîte manuelle Ce n’est pas une sportive Coffre ridicule quand le toit est ouvert |
Quelques défauts électriques et de finition
Rares problèmes de toit (étanchéité, fonctionnement) |
L’équipement de série est généreux avec les vitres, rétroviseurs et toit à commande électrique ; l’ABS ; la direction assistée ; le double airbag. Les versions des derniers millésimes incluent également la climatisation, l’ESP, le filet anti-remous et les airbags latéraux.
Au moment du choix, il est impératif de sélectionner une voiture avec un entretien suivi. Un bon historique est indispensable pour éviter des coûts de maintenance ou de remise en état pouvant être élevés.
Les SLK 200 et 230 sont déjà de bons choix même si la sonorité du moteur et la commande de la boîte manuelle pourront gêner les amateurs de conduite les plus exigeants.
La SLK 32 AMG représente le dragster de la famille. Mais la SLK perd alors en homogénéité sous l’effet d’une cavalerie débordante.
Notre coup de cœur : une SLK 320 boîte automatique. Elle magnifie les qualités intrinsèques de ce roadster en y ajoutant l’agrément et la musicalité d’un moteur six cylindres.
La côte des différentes versions
SLK 200 & 200 Kompressor | 3 000 à 10 000€ |
SLK 230 Kompressor | 4 500 à 11 000€ |
SLK 320 | 7 500 à 12 500€ |
SLK 32 AMG | 14 000 à 19 000€ |
En mars 2004, parmi les nouveautés présentées au salon de Genève, Mercedes dévoile son roadster SLK R171. Une deuxième génération qui conserve le principe du toit rigide escamotable et des « deux voitures en une », coupé et cabriolet.
La SLK R171 reprend cette fois la plate-forme de la série W203 avec un empattement réduit. Comme pour la R170, Karmann fournit la base de la voiture à l’usine Mercedes de Brême. Sur le plan du style, la nouvelle venue s’inspire de la face avant de la supercar Mercedes-McLaren SLR. La SLK R171 reçoit de nouvelles mécaniques : un 1.8 litre avec compresseur de 163ch pour la SLK 200, un V6 3.5 litres de 272ch pour la SLK 350 et, au sommet de la gamme, un V8 5.4 litres avec compresseur de 360ch pour la SLK 55 AMG. Ces deux dernières versions disposent d’une boîte automatique à sept rapports, en option sur la 350, et en série sur la 55 AMG. Une version SLK 280 équipée d’un V6 3,0 litres de 231ch vient compléter la gamme ultérieurement, dans une version assagie, moins chère et plus grand public avant qu’une série spéciale SLK 55 AMG Black Series de 400ch ne débarque entre 2006 et 2007. Elle dispose d’un toit rigide en carbone à la place du toit escamotable. Il s’agit donc d’un coupé et non plus d’un roadster, avec, pour la première fois, un tempérament de pure sportive, grâce également à un poids réduit de 45kg. Les jantes passent de 18 à 19 pouces sur cette SLK de feu rarissime, produite à seulement 100 exemplaires.
En janvier 2008, le roadster SLK R171 est, selon la tradition remis à jour en milieu de vie. La puissance des moteurs des SLK 200 et SLK 350 augmente de, respectivement vingt et un et trente-trois chevaux. Bien qu’elle ne reçoive aucune évolution mécanique, la SLK 280 est rebaptisée SLK 300 sur le marché nord-américain et en Europe à partir du millésime 2010. La SLK 55 AMG continue de jouer son rôle de sportive extrême avec un 0 à 100km/h en 4,9 secondes.
Points forts | Points faibles | Problèmes rencontrés |
Concept du toit escamotable
Confort Agrément de conduite Qualité de finition Fiabilité |
Sonorité du moteur (4 cylindres)
Manque de caractère ludique Détails d’ergonomie Coûts de l’entretien |
Défaillances électroniques (calculateur moteur, divers capteurs et voyants)
Quelques boîte G-Tronic bloquées |
Par rapport à la R170, la R171 s’améliore sur le plan de la consommation, de la qualité de finition et de l’agrément général. La SLK R171 offre un équipement complet avec ABS, ESP, quatre airbags, la climatisation automatique, le volant multifonction, le régulateur de vitesse et l’allumage automatique des phares. Un chauffage de nuque disponible contre supplément permet des virées par temps froid dans un confort douillet. On trouve aussi dans la longue liste des options des phares au xénon, un système de navigation GPS et l’intérieur cuir.
Comme pour la R170, nous recommandons le choix d’une voiture à l’historique irréprochable pour éviter des frais d’entretien importants. La SLK 200 avec son moteur 1,8l à compresseur manque d’agrément mécanique. La SLK 350 plaît grâce à son fabuleux V6 3,5l. Le meilleur compromis prix/prestations/plaisir pourrait être la SLK 280 avec son V6 3,0l et une boîte automatique. Enfin, pour les amateurs de sensations fortes, le V8 de la SLK 55 AMG constitue le nec plus ultra en matière de bestialité.
La côte des différentes versions
SLK 200 Kompressor | 7 500 à 21 500€ |
SLK 280/300 | 10 000 à 23 000€ |
SLK 350 | 12 000 à 27 000€ |
SLK 55 AMG | 23 000 à 39 000€ |
La nouvelle SLK R172, présentée en janvier 2011, possède un style faisant toujours référence à une supercar de la marque. Après la 300 SL (R170) et la SLR (R171) c’est le coupé SLS, présenté deux ans plus tôt, qui sert d’inspiration à la partie avant de la nouvelle SLK. Le roadster SL R231 reprend cette même face avant au début de l’année 2012 créant pour la première fois un air de famille entre les deux roadsters Mercedes.
Au niveau des motorisations, on sent que la chasse au CO² débute… La SLK 250 remplace la 300 et le V6 3,0 l de 231ch disparaît au profit d’un 4 cylindres 1,8l turbo essence à injection directe de 204ch. Une version diesel devient même disponible. La SLK 250 CDI reçoit un moteur 4 cylindres turbo diesel à injection directe de 204ch exclusivement accouplé à une boîte automatique à sept rapports.
Les puristes peuvent toujours se rabattre sur les SLK 350 et SLK 55 AMG avec même un supplément de cavalerie pour la version AMG, qui passe à 421ch au lieu de 360ch. Avec 1535kg sur la balance, cette version affiche un rapport poids/puissance de seulement 3,6 kg/ch. Dans le même temps, les émissions de CO² chutent de 288g/km à 195g/km grâce à un système de désactivation des cylindres à faible charge et à une injection directe.
C’est là le chant du cygne, pour l’appellation SLK qui aurait pu devenir un véritable label, comme « 911 », « AMG » ou « Gordini ». En janvier 2016, la SLK devient SLC pour la même auto, dotée de son restylage de mi-parcours et de nouvelles mécaniques essence. Les émissions de CO² doivent à nouveau être réduite. Les SLK 350 et SLK 55 AMG passent à la trappe au profit d’une SLC 43 AMG équipée d’un V6 3.0 turbo. Les SLK 200 et SLK 250 deviennent SLC 200 et SLC 300 avec un nouveau moteur 2.0 turbo succédant au 1.8 turbo. Enfin, une SLC 180 vient compléter la gamme par le base. Elle propose un moteur 1.6 turbo de 156ch. La version diesel est toujours proposée sans évolution mécanique. Une boîte automatique à neuf rapports est désormais disponible.
Points forts | Points faibles |
Cabriolet toute saison
Agrément de conduite Confort Consommation Finition soignée |
Fonctionnement du système Stop & Start
Coupe-vent peu efficace Nombreuses options coûteuses |
La SLK R172 change plus dans le style que dans le fond. Mercedes bonifie son modèle plus qu’il ne le révolutionne. Et la recette séduit toujours autant. Face aux versions quatre cylindres, la SLK 350 reste la plus désirable. Quant à la 250 CDI, même si elle dispose de performances proches de la 250 essence, est-ce qu’elle correspond vraiment à la philosophie d’une voiture plaisir ?
La côte des différentes versions
SLK 200 | 22 000 à 38 500€ |
SLK 250 | 26 000 à 47 000€ |
SLK 350 | 32 000 à 55 000€ |
SLK 55 AMG | 53 000 à 82 500€ |
SLK 250 CDI | 23 000 à 42 500€ |
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