Matra

En octobre 1964, la société des Engins Matra, spécialisée dans l’armement et l’aéronautique, annonce la création de Matra-Sports qui reprend aussitôt l’entreprise de René Bonnet. Cette diversification dans l’automobile résulte de la volonté du président de Matra, Jean-Luc Lagardère, passionné d’automobile. En mars 1965, il confie les rênes de la nouvelle division du groupe à Philippe Guédon. Matra hérite donc du coupé Bonnet Djet dont la fabrication se poursuit jusqu’en 1968.

Matra s’engage dans la compétition automobile dès février 1965, d’abord en Formule 3 et en Sport-Prototypes, mais avec des ambitions élevées qui verront la marque s’engager en Formule 2, puis en Formule 1. Matra devient champion du monde de Formule 1 en 1969 avant de se concentrer sur les 24 Heures du Mans, course mythique que le constructeur français remporte trois années consécutives de 1972 à 1974. Matra et son moteur V12 firent la fierté de la France en compétition automobile durant cette période. C’est donc avec la certitude du devoir accompli que Matra se retire du sport automobile à la fin de la saison 1974.

Sur le plan des voitures de série, Matra lance sa première voiture originale, la 530, en 1967. En décembre 1969, Matra Sports fusionne avec Simca qui appartient au groupe Chrysler. Le premier élément tangible de ce rapprochement est visible en compétition où les Matra deviennent des Matra-Simca pour la saison 1970. À partir d’avril 1970, le coupé 530 est diffusé par le réseau Simca.

En juin 1973, la Matra-Simca Bagheera remplace la Matra 530. Puis le petit constructeur de Romorantin explore avec succès le segment des voitures de loisirs avec la Rancho, ancêtre de tous les crossovers et SUV actuels.

Le rachat des filiales européennes de Chrysler par le groupe PSA fait que les Matra-Simca deviennent des Talbot-Matra en juillet 1979 pour le millésime 1980. En novembre 1979, une filiale commune, Matra Automobile, détenue à 55 % par Matra, 35 % par Talbot et 10 % par Peugeot est créée. Toutefois, les difficultés et hésitations du groupe PSA sont un obstacle aux projets de développement de Matra qui se rapproche alors de Renault. En décembre 1982, Bernard Hanon, PDG de Renault, est séduit par le futur modèle proposé par Matra. En janvier 1983, Matra rachète les parts de Talbot et Peugeot dans la filiale Matra Automobile. En juin 1983, un accord est signé avec Renault pour lancer l’Espace en 1984. Ce nouveau modèle inaugure le segment des monospaces qui va connaître un succès grandissant jusque dans les années 2010.

Après trois générations d’Espace, Renault décide d’assurer lui-même la fabrication de la quatrième et confie alors à Matra la production de l’Avantime, un « coupéspace », qui sera un échec commercial entraînant la fin de l’aventure automobile Matra en 2003.