Matra-Simca Rancho

Autres appellations :

Ranch en Italie

Plateforme :

Simca 1100 VF2 Fourgonnette

Designer :

Antoine Volanis, designer Matra

Modèle jumeau :

Talbot-Matra Rancho

Matra vient à l’automobile au cours des années 1960 suite au rachat des automobiles René Bonnet, un choix de diversification porté par l’intérêt que porte son président, Jean-Luc Lagardère, à l’automobile. D’abord centré sur le sport automobile et les coupés, les équipes de Matra, menées par Philippe Guédon, entreprennent de développer une nouvelle voiture orientée sur les loisirs et l’évasion plutôt que sur les performances. Des véhicules polyvalents et pratiques commencent en effet à apparaître outre-Atlantique tels que des vans aménagés, des pick-up et tout-terrains décorés. La voie des crossovers ou SUV semble donc se dessiner pour offrir aux consommateurs des voitures à la fois routières, familiales, utilitaires, esthétiques et capables de rouler en tout-chemin.

La conception de la Rancho, portant le code interne P12, débute en 1975. Si la direction a validé l’idée de créer un crossover, elle n’a pourtant accordé qu’un budget de développement limité. De fait, les ingénieurs doivent partir d’une base existante et portent leur choix sur la fourgonnette Simca 1100 VF2. C’est une auto de conception moderne avec traction avant, moteur transversal et une suspension à quatre roues indépendantes disposant d’une cellule arrière qui peut être réaménagée. Matra va procéder ainsi en créant un nouveau compartiment arrière surélevé conçu en matériaux synthétiques, une technique que la marque maîtrise depuis ses débuts. Les trains roulants de la Rancho proviennent de la Simca 1100, tandis que le moteur et la transmission sont repris de la Simca 1308 GT.

Lors de sa présentation au printemps 1977, la Rancho séduit d’emblée la presse et le public. La nouvelle venue affiche un look baroudeur, offre un habitacle vaste, modulable et lumineux grâce aux larges surfaces vitrées et possède de bonnes aptitudes routières. Les escapades hors des sentiers battus sont également au programme même si l’auto n’est pas proposée avec une transmission quatre roues motrices. Une telle option fut bien sûr étudiée mais les contraintes budgétaires n’ont pas permis qu’elle voie le jour. Après deux ans de carrière, le succès de la Matra Rancho va se poursuivre sous la bannière Talbot et non plus Simca.

Lieux de production : France, Romorantin chez Matra à partir de caisses de Simca 1100 VF2 fournies par Heuliez et d’éléments mécaniques provenant de Poissy
Chiffres de production : 22 734 Matra-Simca Rancho

Autres particularités :
● Hayon arrière composé d’une ridelle inférieure basculante et d’une vitre supérieure relevable
● Galerie de toit
● Larges bandes de protection latérales
● Pas de toit ouvrant disponible
● Essuie-glaces avant dans le même sens de fonctionnement sur les versions à conduite à gauche et celles à conduite à droite mais essuie-glace arrière inversé avec partie supérieure du hayon différente entre les versions à conduite à gauche et celles à conduite à droite

La Rancho constitue un des premiers crossovers du marché, l’ancêtre des SUV actuels, dont il reprend tous les codes : carrosserie monocoque, aspect baroudeur, polyvalence et fonctionnalité.

Le Rancho a participé au premier rallye Paris-Dakar en 1978 au cours duquel la voiture engagée abandonna. Le modèle fut aussi utilisé au cours de plusieurs raids privés ou organisés par la marque elle-même en décembre 1978 et en décembre 1979.

Matra réalisa un prototype de pick-up court destiné à un usage militaire mais qui ne connaîtra pas d’autres développements étant donné que le marché avec l’armée française ne fut pas conclu.

En 1978, le styliste André Courrèges créa un Rancho peint en blanc avec des pare-chocs et bandes de protection marrons avec un volant bois et des sièges garnis de velours blancs. Cet exemplaire unique ne donna pas lieu à une production en série en raison d’un surcoût trop élevé.