La camionnette Ford Transit de première génération a été lancée en 1965. Après cinq générations, sept millions d’exemplaires produits et une diffusion mondiale, celle-ci fête son cinquantième anniversaire en 2015.
Le premier modèle de Ford Europe
Au cours des années 1950, les deux filiales européennes du constructeur américain Ford lancèrent leur propre véhicule utilitaire.
Ford Dagenham mit sur le marché britannique sa camionnette Thames E400 en 1957. Elle remplaça le vieil utilitaire E83W qui était disponible depuis 1938. Elle affrontait aussi la concurrence de la camionnette Bedford CA.
Ford Cologne lança sur le marché allemand sa camionnette Taunus Transit en 1953. Elle y concurrençait les DKW F89L Schnelllaster et les Volkswagen Transporter T1. Il est amusant de constater que la face avant de cette Taunus Transit ressemble fortement à celle de la Renault Estafette lancée en 1959.
Pour la maison-mère, cette dispersion des énergies et des moyens n’est plus acceptable dans le marché commun qu’est en train de devenir l’Europe de l’Ouest. Ainsi, il est décidé que les deux camionnettes anglaises et allemandes soient remplacées par un nouveau modèle commun fabriqué dans les deux pays. La Ford Transit est donc la première automobile de Ford en Europe avant les Ford Escort et Capri dévoilées respectivement en 1968 et 1969.
Les débuts du Transit
La phase de conception de ce nouvel utilitaire donna lieu à des frictions et des oppositions des équipes anglaises et allemandes du constructeur. Elles apprirent toutefois à travailler ensemble sous la coordination d’un ingénieur américain. Ce développement commun aboutit au nouveau Ford Transit dont la production démarra en août 1965 au Royaume Uni et en septembre 1965 à Genk en Belgique, usine rattachée à Ford Cologne. La conception a privilégié la robustesse et le volume utile. Les moteurs sont des quatre cylindres en V à essence anglais (Essex) ou allemands (Taunus) suivant le lieu de fabrication. La commercialisation débuta en octobre 1965.
Dès le début, la gamme est pléthorique avec six charges utiles différentes, cinq moteurs, deux empattements, trois variantes de carrosserie (fourgon, combi et minibus de 9, 12 ou15 places) plus les versions plateau et châssis-cabine et enfin dix-huit combinaisons d’ouvrants (portes latérales battantes ou coulissantes à l’avant comme à l’arrière ; hayon arrière ou deux portes battantes arrière).
Les évolutions : Mk I et Mk II
Un moteur Diesel anglais Perkins est proposé à partir de 1966. Cela implique une modification de la face avant avec une nouvelle calandre et un capot relevé faisant penser à un groin de cochon. En 1971, un premier face-lift a lieu. La variante de carrosserie pick-up est ajoutée à la gamme. En 1972, un nouveau moteur diesel Ford à quatre cylindres et d’une cylindrée de 2,4l remplace le diesel Perkins. Pour le millésime 1976, la calandre et les entourages de phares sont peints en noir.
Sur certains marchés, un moteur V6 3,0l Essex était disponible. En Australie, un moteur 6 cylindres en ligne de 3,3l fut proposé.
En mars 1978, la seconde génération du Ford Transit est dévoilée. Il s’agit plus d’un profond restyling que d’un véritable nouveau modèle. Les moteurs V4 à essence anglais et allemands sont remplacés par deux moteurs à quatre cylindres en ligne et arbre à cames en tête. Le moteur V6 3,0 reste disponible. En Australie, c’est un six cylindres en ligne de 4,1l qui coiffe la gamme à la place du 3,3l.
Pour le millésime 1984, la Transit reçoit un face-lift et n’est plus proposé sur le marché australien. Dans le même temps, une version Ghia du minibus apparaît avec une finition proche de celle d’une berline. Ford suit la tendance née aux États-Unis des minivans destinés à une clientèle familiale et plus orientée sur les loisirs. En avril 1984, un nouveau moteur 2,5l diesel à injection directe remplace le diesel 2,4l. Cette innovation arrive sur le marché avant un moteur identique du constructeur italien Fiat. Cette technique permet d’accroître les performances et de réduire la consommation.
Les 3ème, 4ème et 5ème générations
En janvier 1986, la troisième génération de Transit est présentée. Il reprend les motorisations du Transit Mk II. En 1989, un moteur V6 2,9l à injection remplace le V6 3,0. Pour le millésime 1992, un face-lift est opéré. En 1994, un restyling intervient avec une nouvelle calandre, un nouvel intérieur et des motorisations revues. Le Transit est à nouveau disponible en Australie. Ce modèle restylé est identifié comme Transit Mk IV même s’il appartient toujours à la troisième génération. Cela marque aussi la naissance de l’appellation Tourneo qui désigne désormais le Transit Minibus en version haut de gamme. Le Transit Mk IV disparaît du marché européen en 2000. Il reste disponible en Chine où il est produit par Jianling depuis 1996. Cette version chinoise reçoit une face avant modifiée en 2006. Elle est toujours commercialisée sur ce marché aujourd’hui.
La 4ème génération du Transit, le Mk V, est introduite sur le marché en juillet 2000. Elle est disponible en traction avant ou propulsion. La gamme des motorisations est renouvelée en essence comme en diesel. En août 2006, un restyling intervient. Il s’agit du Transit Mk VI. Un moteur cinq cylindres turbo diesel est introduit. En janvier 2007, une étude de style d’un Transit allongé est présentée : le Transit XXL. À partir d’octobre 2007, une transmission intégrale est disponible. Cette même année, le Transit pose un premier pied en Amérique du Nord où il devient diffusé sur le marché mexicain. Il aborde le marché chinois en 2008 en parallèle avec le Transit Mk IV.
Au salon de Détroit en janvier 2013, Ford présente la cinquième génération de Transit pour le millésime 2014. La présentation de ce nouveau modèle est un symbole fort. À partir du printemps 2014, le Transit devient le gros utilitaire Ford pour le marché mondial. Il supplante donc le vénérable Ford E-Series sur le marché nord-américain. Ford lança la camionnette E-Series en 1961. Elle en était à sa cinquième génération. Elle subsiste encore en version châssis-cabine.
Désormais, le nom de Transit s’applique à toute la gamme utilitaire Ford avec le petit Transit Courier, le compact Transit Connect, l’intermédiaire Transit Custom et le grand Transit.
Les Transit Super Van
Bien qu’étant un immense groupe international, Ford a su au cours de son histoire entretenir la passion et la fibre sportive existante autour de l’automobile.
En 1971, Ford présenta le Transit Super Van le lundi de Pâques sur le circuit de Brand Hatch. Ce véhicule est tout bonnement une voiture de course avec une carrosserie de camionnette. Il est équipé d’un moteur V8 Gurney-Eagle 4,7l de 435ch, le même que celui de la Ford GT40 Le Mans. Il est disposé en position centrale et associé à une boîte ZF à cinq rapports. Le Supervan, d’un poids de 900kg, atteint une vitesse de pointe de 240km/h tout en accélérant de 0 à 100km/h en sept secondes.
En 1984, Ford récidive avec le deuxième Super Van. Suivant le même principe, une carrosserie en fibre de verre répliquant la silhouette du Transit Mk II est montée sur un châssis de voiture de course. En position centrale, nous trouvons cette fois un moteur V8 Cosworth de 3,9l développant près de 600ch. Il fut construit par la société Auto Racing Technology. Le Supervan 2 a atteint la vitesse de 280km/h sur le circuit de Silverstone. Il accélère de 0 à 100km/h en seulement 3,5 secondes.
Jamais deux sans trois comme on dit, pour assurer une nouvelle fois la promotion du Transit, le Supervan 2 est reconstruit avec la carrosserie silhouette du nouveau Transit Mk IV en 1995. Un nouveau moteur V8 Cosworth 3,5l de 730ch est monté dans le véhicule. En 2004, le Supervan 3 est reconditionné avec un moteur V6 Cosworth 3,0l de 260ch.
Le Ford Transit est aussi resté un fidèle allié de la marque en compétition comme l’illustrent le concept remorquant une RS 200 de rallye et la version World Rallye présentée en 2000.
Les lieux et chiffres de production
Dès 1965, le Transit a été produit simultanément en Belgique et au Royaume Uni. En 1967, la production démarra aussi en Turquie. À partir de 1970, l’usine Ford poids lourds d’Amsterdam située aux Pays-Bas vient en renfort. Le Transit Mk I est aussi assemblé en Australie et en Nouvelle Zélande.
Le 15 septembre 1976, le millionième Transit sort de l’usine de Southampton. En novembre 1981, la production aux Pays-Bas est arrêtée. Le 25 juillet 1985, le deux millionième Transit est fabriqué en Angleterre. Le 6 septembre 1994, la sortie du trois millionième Transit est fêtée simultanément dans les usines anglaise, belge et turque.
En 1998, la production démarre au Viêt-Nam. En juillet 2000, l’assemblage cesse au Portugal. En février 2004, la fabrication s’arrête dans l’usine belge de Genk au profit du site turc. Le 18 juillet 2005, le cinq millionième Transit est produit en Angleterre. Une société commune est établie avec Jiangling Motors en Chine. Elle débute la production du Transit Mk IV en 1996.
En juin 2013, le sept millionième Transit sort de l’usine de Nanchang en Chine. Un mois plus tard, en juillet 2013, l’usine britannique de Southampton ferme ses portes. La fabrication du Transit est totalement transférée en Turquie.
En avril 2014, la production du Transit démarre dans le Missouri aux États-Unis.
De véhicule européen, le Transit est désormais devenu un véhicule mondial produit principalement en Turquie, en Chine et aux États-Unis.
Une réponse
….et en 2006 sort de l’usine de montage d’Otosan en Turquie le MK7 avec le moteur Puma qui est une catastrophe industrielle…. mais chut gardons le mythe intact… chut…